Maîtres et chiens écoutent le moniteur en éducation canine

Tous les ans, plusieurs centaines de personnes en France se forment pour devenir moniteur en éducation canine. Leur rôle est essentiel dans la cynophilie car les clubs contribuent chaque année à l’éducation de milliers de chiens mais aussi à la pratique des sports et loisirs canins comme l’Agility, le mordant, les Hoopers ou le Dog Dancing.

Leur particularité : ils sont bénévoles, et officient dans les clubs canins qui sont des associations loi de 1901.

Se former pour devenir moniteur en éducation canine

La formation de base, nommée MEC1, « Moniteur en Education Canine niveau 1 » dure 3 weekends. Depuis 2018, j’ai la chance d’avoir été nommée par la Centrale Canine pour animer les stages. Ils comportent une partie connaissance du chien, une partie animation de cours, une journée avec un vétérinaire pour parler santé et se terminent par un jour consacré à un examen à la fois théorique et pratique.

Sur ces formations, je suis moi aussi bénévole. Je me balade cette année dans plusieurs villes en France pour animer les stages. Le point commun des participants ? la passion pour les chiens et l’envie de transmettre les clés d’une vie harmonieuse avec son chien à leurs adhérents. Le weekend d’examen est toujours un moment intense : les candidats sont souvent très stressés. Pourtant, cet « examen » ne changera pas leur vie, leur travail ou salaire n’en dépend pas. Ils y tiennent, par passion, et bon nombre d’entre eux se mettent la pression. Ils veulent l’avoir, et avec de bonnes notes !

Des stages complémentaires pour aller plus loin

La CNEAC propose deux autres stages pour compléter cette formation de base : la formation Ecole des chiots et le MEC2 (deuxième degré) pour permettre de mieux gérer les chiens plus compliqués. Il y a aussi les monitorats des différentes disciplines.

Pour en savoir plus sur cette formation, retrouvez mon article dédié au MEC1et celui pour le MEC2 Les dates des stages que j’anime sont en page d’accueil. Si l’aventure vous tente, vous pouvez retrouver les prochaines dates de stage sur le site de la CNEAC

Idéalement, tous les moniteurs en éducation canine présents sur le terrain devraient avoir au moins le MEC1 et le monitorat de la discipline qu’ils enseignent. Malheureusement, dans beaucoup de clubs les moniteurs ne sont pas tous formés. La Centrale Canine, de la CNEAC ou de la CUN-CBG ou les Territoriales canines n’ont pas la possibilité de l’imposer. Cela vient notamment du fait que les clubs sont des associations indépendantes. Cela explique aussi les différences de pratiques et de compétences que l’on peut trouver d’un club à l’autre.

Le rôle des moniteurs en éducation canine

Pour notre chien, leur rôle commence dès le plus jeune âge à l’école des Chiots. C’est un cours destiné à apprendre les bases de la vie pour notre chiot mais aussi l’occasion pour les gardiens d’en savoir plus sur le nouveau membre de leur famille.

Les moniteurs vont aussi accompagner les chiens et leurs adhérents à travers l’adolescence, une période pas forcément évidente pour les uns comme pour les autres.

L’éducation peut aussi continuer après avec les adultes, que ce soit pour entretenir ou pour acquérir les bases pour les chiens qui n’ont pas eu de cours auparavant.

Une fois adultes, souvent c’est le temps des sports canins, toujours encadrés par nos précieux moniteurs bénévoles. Agility, mordant, pistage, dog dancing… tous les sports canins font l’objet de monitorats spécialisés.

Moniteur, éducateur, comportementaliste canin… quelle différence ?

Il n’y a pas en France de diplôme requis pour se dire éducateur ou comportementaliste. Pour avoir le droit de travailler de façon rémunérée avec des animaux de compagnie, il faut passer l’ACACED des espèces avec lesquelles on souhaite travailler. Une fois cette petite formation de deux jours terminée, il est possible de se prétendre aussi bien éducateur, éducateur comportementaliste, comportementaliste ou encore coach canin car aucun de ces noms n’est protégé par une loi ou par une marque déposée. Pour savoir si quelqu’un est compétent, la seule solution est d’aller regarder son CV, ses formations et son parcours.

En club, c’est le règlement intérieur du club et son comité ou son bureau qui décident de qui peut donner des cours. Le monitorat n’est pas obligatoire.

La principale différence pour le moniteur en éducation canine vient donc du fait qu’il exerce en club canin. Certains sont moniteurs certains jours, éducateurs professionnels d’autres jours. En tant que bénévole, il n’a pas d’obligation à passer l’ACACED.

Beaucoup de pros du chien sont passés par des clubs canins, de base pour éduquer leur chien, ensuite en tant que moniteurs. Le club est un très bon endroit pour se former car il y a beaucoup de chiens et besoin de bénévoles. Des bénévoles qui s’entraident et qui vont aussi contribuer à former les nouveaux. Les débutants peuvent commencer par observer les cours sans leurs chiens, puis coanimer. Une fois qu’il seront assez compétents et à l’aise, ils pourront se lancer seuls sur le terrain.

Les challenges en club canin pour les moniteurs

Un cours, c’est comme une boite de chocolats, tu ne sais pas ce qu’il y a dedans tant que tu n’as pas ouvert la boite… Voilà à quoi pourrait ressembler la définition d’un cours collectif un samedi. Certains adhérents sont très studieux et présents toutes les semaines, d’autres beaucoup moins. Des binômes travaillent à la maison, d’autres pas du tout… Certains progressent bien et d’autres pas vraiment… Et il faut composer avec.

Etre moniteur en club canin, c’est pouvoir chaque fois s’adapter au groupe qui vous est attribué, réussir à les faire progresser sans s’ennuyer, se renouveler d’une semaine à l’autre. C’est gérer les adhérents et leurs différents tempéraments tout en gardant le sourire. C’est aussi faire partie d’une équipe, avec tous les autres moniteurs du club, savoir quand se concerter, quand passer ou reprendre la main… Cette expérience est très formatrice.

Etre moniteur c’est aussi faire partie d’une association, composer avec les humains, les caractères, les potins, les ambitions… Dans beaucoup de clubs cela se passe très bien, dans d’autres l’ambiance peut être très différente. Certaines personnes peuvent passer par plusieurs clubs avant de trouver celui qui leur correspond.

Pour fonctionner, le club a besoin de bénévoles pour les cours mais aussi pour ce qu’on appelle souvent les « journées travaux ». Là aussi les moniteurs peuvent être de la partie pour aider à repeindre, tondre, réparer une clôture… Cela fait partie de la vie du club.

Ce n’est vraiment pas de tout repos ! Mais c’est extrêmement gratifiant de voir évoluer les binômes, de voir des gens progresser de semaine en semaine avec leurs chiens et de voir des chiens bien dans leurs pattes se faire plaisir en sports canins.

La mauvaise réputation des clubs canins

On ne va pas se mentir, les clubs canins ont souvent mauvaise presse. Et pourtant ! Depuis plus de 10 ans, les formations du monitorat en éducation canine sont dispensées en méthode positive. Pour valider l’examen les moniteurs doivent travailler avec des méthodes respectueuses du bien être physique, mental et émotionnel du chien et de son humain. Malheureusement, certaines personnes ne souhaitent pas se former aux nouvelles méthodes. Elles ne souhaitent pas se former tout court. Par habitude, ils répètent les mêmes pratiques qui ne devraient plus avoir court… On ne les voit pas en stage et c’est bien dommage. Petit à petit, le nombre de moniteurs formés en positif augmente. Il me reste à souhaiter, pour les gens comme pour les chiens, que bientôt tous auront abandonné les méthodes coercitives.

Le moniteur en éducation canine en club canin : un éducateur pas comme les autres