Définition

Un autocontrôle est le fait de mettre le chien dans une situation qui l’amène à réfléchir par lui-même pour trouver comment réduire l’état d’excitation dans lequel il se trouve afin d’obtenir une récompense de plus grande valeur. Cela peut concerner le jeu, les mordillements, l’accès non-désiré à de la nourriture, notamment lors des promenades par exemple, ou encore la gestion du retour de l’humain à la maison après une absence, et bien d’autres choses encore !

Exercices en cours collectif ou à la maison

Exercice 1 : le “doggyzen”

Objectif : étape de base du refus d’appât/sécurité du chien face à un produit dangereux

Principe : On tient une friandise dans une de ses mains ouvertes et lorsque le chien s’approche pour s’en saisir, on ferme la main, sans signal verbal ni émotivité, afin de montrer au toutou que ce n’est pas la façon correcte de se l’approprier. Dès qu’il s’en détourne, on ouvre de nouveau la main. On répète l’exercice jusqu’à ce que le chien se détourne de lui-même de la main ouverte. Lorsque cela se produit (irrémédiablement !), on récompense de l’autre main avec une friandise de plus forte valeur que la précédente.

Point de vigilance : surveiller les signaux d’apaisement éventuels afin que l’exercice ne place pas le chien dans une situation d’incompréhension ou de frustration contre-productive.

Exercice 2 : échange jouet/nourriture

Objectif : apprendre au chien le signal “Lâche”

Principe : on joue un chien avec un tug d’une main (temps court pour éviter de créer une trop forte excitation chez le toutou), puis on tend à l’animal de l’autre main une friandise à forte appétence afin qu’il lâche naturellement le jouet pour prendre celle-ci. Après plusieurs répétitions, on peut introduire le mot-signal “lâche”, juste avant que le chien ne produise l’effet escompté, afin d’associer celui-ci avec l’action de lâcher le tug.

Variante exercice 2’ : échange jouet/jouet. Cela permettra au partenaire humain de commencer à établir une distinction de valeur entre les jouets de l’animal, ce qui permettra par exemple de choisir par la suite celui qui sera particulièrement attirant pour récompenser l’agility. Attention : séances courtes obligatoires pour gérer l’excitation du chien, qu’on peut entrecouper de “fixe” ou “look” pour ramener le toutou dans un état plus posé.

Exercice 3 : le “rien me détournera de mon humain !”

Objectif : renforcer la complicité humain/chien face à des distractions de tous types

Principe : on place le chien face à l’humain dans un cercle de plots autour duquel vont circuler les autres binômes humain/chien et, pourquoi pas, des humains qui vont s’amuser à courir, taper dans les mains, parler fort. Durant toute la durée de l’exercice (environ une minute, pour ne pas pousser à l’échec), on demande à l’animal un fixe en le récompensant au maximum, et on récompense le fait que rien ne détourne l’animal de sa bulle de concentration. Point de vigilance : on veillera à adapter les situations et stimuli à la sensibilité propre de chaque binôme testé, pour éviter des mises en échec dommageables.

Exercice 4 : le rappel mangé

Objectif : combiner le rappel avec l’autocontrôle face à une distraction de haut niveau.

On dispose le long de la ligne de rappel deux plots à quatre et huit mètres qui marquent successivement une gamelle de nourriture type knacki et une balle, on place le chien ou on demande au partenaire humain un “tu restes”, puis celui-ci part se mettre en place à environ dix mètres et rappelle son chien. Si celui-ci parvient à le faire venir en ignorant les deux sources de distraction, méga-jackpot et papouilles à gogo ! Cet exercice peut notamment servir à déterminer un passage d’un niveau intermédiaire à un niveau confirmé.

Exercices à proposer lors d’un cours ou à la fin de celui-ci pour un travail spécifique à la maison :

Le contrôle de la morsure : face à cette situation très courante, notamment chez les chiots, on recommandera en premier lieu le “Aïe” surjoué à l’excès qui surprend l’animal et lui fait lâcher prise dans un très grand nombre de cas. Pour que cela fonctionne, ce système doit être utilisé par tous les membres de la famille et à chaque occurrence d’un mordillement.

La suite possible du refus d’appât : on place sur chaque meuble de la maison des friandises réparties aléatoirement, on fixe son chien quelques instants avec des friandises d’appétence beaucoup plus élevées, puis aléatoirement, on se déplace en faisant tomber “involontairement” les premiers bonbons. Instantanément, on demande un “tu laisses”, et on récompense tout arrêt du chien avec une nouvelle friandise fortement appétente, ce qui nous laisse le temps de replacer le bonbon tombé du meuble à sa place. Exercice très intéressant pour commencer à anticiper le refus d’appât et le travail du “tu laisses” pour les balades !

Le Bucket game : exercice d’autocontrôle extraordinaire notamment utilisé pour le medical training qui prône la coopération et l’accord du chien pour pouvoir intervenir sur lui. La description étant plutôt longue et l’exercice réservé aux binômes déjà plutôt expérimentés, voici le lien vers une page qui explique tout cela en détail !

On peut aussi travailler par ce biais de l’autocontrôle le chien qui saute sur l’humain ou la rentrée de l’humain favori à la maison après le travail (en contrôlant le degré d’ouverture de la porte d’entrée, par exemple).